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 L’histoire de l’électrification du Québec

 L’histoire de l’électrification du Québec

Prières d’éclairage

Du feu de bois à l’éclat du Nord : une épopée électrique

Il fut un temps où le Québec s’éclairait à la chandelle et se chauffait au bois. Les nuits étaient longues, et l’énergie, rare et locale. Mais au fil de 150 ans, une transformation spectaculaire s’est opérée. Aujourd’hui, le Québec est reconnu mondialement pour la puissance de son réseau hydroélectrique — une fierté nationale forgée par des pionniers, des travailleurs, et une vision audacieuse.

Voici l’histoire de cette révolution énergétique, racontée comme une épopée collective.

Les premières étincelles (1870–1900)

Tout commence dans les rues de Montréal, vers 1878. La première ampoule électrique brille timidement à l’intérieur d’un édifice privé. Quelques années plus tard, l’électricité commence à illuminer des rues, alimenter des tramways et faire tourner de petites usines.

C’est le début d’une révolution discrète, portée par des inventeurs et entrepreneurs comme Thomas Ahearn et John Joseph Wright, et poussée par la demande croissante des villes.

Mais à cette époque, l’électricité reste un luxe urbain. En région, le feu et la chandelle dominent encore

Le potentiel de l’eau : l’hydroélectricité naissante (1900–1939)

Le Québec découvre rapidement qu’il possède une richesse naturelle sous-estimée : ses rivières. Des centrales hydroélectriques voient le jour à Shawinigan, à Lachine, à Montmorency.

 

On électrifie peu à peu les villes, mais toujours à travers une multitude de compagnies privées, souvent étrangères, qui se partagent le marché.

Le réseau est fragmenté, les tarifs sont élevés, et les régions rurales restent dans l’ombre.

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La grande noirceur… pour certains (1930–1944)

Alors que Montréal s’illumine et que certaines grandes villes profitent de l’électricité, des centaines de villages n’y ont toujours pas accès. Les écarts se creusent. Et pendant ce temps, l’État commence à réfléchir à un projet bien plus ambitieux : un réseau national, public, accessible à tous.

1944 : la naissance d’Hydro-Québec, le vrai tournant

C’est Adélard Godbout, alors premier ministre du Québec, qui pose le premier jalon majeur en nationalisant la Montreal Light, Heat & Power pour créer Hydro-Québec. Son objectif ? Offrir l’électricité à tous, équitablement, à travers un réseau unifié.

 

Mais ce n’est qu’un début. Il faudra encore des décennies pour que cette vision prenne toute son ampleur.

L’électrification des campagnes (1945–1960)

Sous l’impulsion de l’État et grâce au travail acharné de coopératives rurales et de monteurs de lignes, les campagnes du Québec se mettent à briller. Des poteaux sont plantés, des fils tendus, souvent dans des conditions extrêmes. On dit que certains monteurs pouvaient installer plus de 30 poteaux par jour, à la main, en pleine forêt.

C’est l’ère du travail de terrain, de l’effort collectif, et du progrès concret.

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La Révolution tranquille : Hydro-Québec devient un géant (1960–1980)

En 1962, Jean Lesage et son ministre René Lévesque nationalisent toutes les compagnies privées restantes. Hydro-Québec devient le monopole public de l’électricité au Québec.

C’est un geste de fierté, d’indépendance économique, et de confiance envers l’expertise locale. L’entreprise devient rapidement un leader mondial de l’hydroélectricité.

Les grands barrages du Nord

C’est dans le Grand Nord québécois que se jouent les chapitres les plus impressionnants :

Manic-5 (1968) : Avec son barrage en voûte, c’est l’un des plus grands du monde.

Churchill Falls (1971) : Projet en partenariat avec Terre-Neuve — controversé, mais majeur.

La Grande (années 70–90) : Le projet de la Baie James, mené par Robert Bourassa, mobilise des milliers de travailleurs, sur plusieurs décennies. Un chantier titanesque où l’homme et la machine repoussent les limites du possible.

Ces projets transforment le paysage, mais aussi la relation avec les peuples autochtones, notamment les Cris, qui forcent le gouvernement à revoir son approche avec la Convention de la Baie-James (1975).

 Le Québec, puissance énergétique durable

Aujourd’hui, plus de 99 % de l’électricité produite au Québec est renouvelable, principalement issue de l’eau. Le réseau alimente des millions de foyers, mais aussi les provinces voisines et les États-Unis.

Hydro-Québec n’est plus simplement un service : c’est un moteur économique, une vitrine technologique, et un symbole d’autonomie collective.

éoliennes

Et maintenant ?

L’histoire continue avec une nouvelle génération de travailleurs et d’entreprises — comme PowerTech Énergie Inc. — qui assurent l’entretien, la modernisation et l’expansion du réseau.

Chaque ligne installée aujourd’hui s’inscrit dans cet héritage. Chaque urgence traitée, chaque projet réalisé, prolonge cette grande aventure collective commencée il y a plus d’un siècle.

Du fil de cuivre à la fibre optique, de la vallée du Saint-Laurent à la Baie-James, de la chandelle à la mégawatt :
l’histoire de l’énergisation du Québec est celle d’un peuple qui a osé rêver… et construire.

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